Le projet « Les hyperdiaristes au Canada : de la préservation technologique de la mémoire à la postmortalité transhumaniste » est financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (Développement Savoir CRSH, 2022-2024).
Description savante
L’objectif principal de ce projet est de réaliser un premier portrait des hyperdiaristes (lifeloggers) au Québec et au Canada du point de vue des études en communication. Le lifelogging, que je traduis par hyperdiarisation, constitue une pratique journalière de médiation de la mémoire et des souvenirs personnels par le biais de nouvelles technologies (Caccamo, 2017a, 2021b). Émergeant dans les années 1980 en Amérique du Nord, elle intéresse certains groupes d’individus nommés lifeloggers ou hyperdiaristes, qui, le plus souvent munis de différents dispositifs informatiques, s’affairent à enregistrer en continu, et de façon plus ou moins automatisée, un grand nombre de données numériques liées à leurs activités (Bell & Gemmel, 2007; Dodge & Kitchin, 2007; Kelly 2007; Gurrin et al., 2014; Selke, 2016). Cette pratique de captation numérique des moments les plus banals de la vie quotidienne génère une énorme quantité de données à potentiel mnésique. Bien que les études scientifiques soient peu prolixes sur le sujet, les hyperdiaristes semblent également à l’avant-garde sur les questions entourant le transhumanisme. Si l’on se fie aux témoignages dans la presse écrite et radiophonique (ex. Michael, 2017), l’hyperdiarisation peut s’accompagner de considérations sur les modifications corporelles et sur la possibilité d’accumuler un nombre considérable de données de façon à « survivre » après la mort biologique sous un format numérique (Bell & Gemmell, 2009; Caccamo, 2018, 2021a). L’hyperdiarisation participe, dans certains cas, à une quête chimérique de parvenir à créer une « mémoire totale » personnelle (Caccamo, 2017) ainsi qu’à celle d’une « cyberconversion » ou « vie » post mortem dans une machine. Passionnés par les nouvelles technologies, la science-fiction et les promesses de l’industrie de « l’après-vie numérique » (digital afterlife industry) (Öhman & Floridi, 2017), certains groupes d’hyperdiaristes semblent en effet nourrir l’espoir d’une vie après la mort ou d’une vie « postmortelle » (Lafontaine, 2008). L’on peut ainsi se demander si l’aspiration à un mode de vie transhumaniste n’implique pas parfois une pratique de l’hyperdiarisation. S’inscrivant dans l’axe Humanité + des « Défis de demain » du CRSH, ce projet de recherche poursuit ainsi quatre (4) sous-objectifs :
- Mieux cerner les communautés d’hyperdiaristes au Canada, c’est-à-dire leurs profils sociodémographiques et, notamment, le type de communautés formées.
- Mieux comprendre les usages des technologies par les individus et les communautés d’hyperdiaristes au Québec et au Canada : les technologies les plus utilisées, les types d’usages et les usages concrets, les écarts entre usages prescrits et les usages effectifs, les figures d’usagers, les objectifs poursuivis, les perceptions sur les technologies en usage et leur pratique, les représentations sur les enjeux et les risques reliés à l’hyperdiarisation (marchandisation des données, surveillance, perte de mémoire, etc.), les rapports sociaux et l’hyperdiarisation, la possible participation des hyperdiaristes à titre de « cobayes » à des expérimentations extra-médicales de type transhumaniste en lien avec la pratique ou à des inventions technologiques (Akrich, 1998).
- Mieux comprendre les liens entre hyperdiarisation, transhumanisme et « vie après la mort » sur le plan concret, en m’intéressant aux points de vue, aux croyances, aux récits personnels et aux représentations des hyperdiaristes eux-mêmes.
- Faire avancer les recherches en français sur l’hyperdiarisation (recherches quasi inexistantes).
Cadre théorique
Cette recherche en communication est menée principalement à la lumière des études sur l’hyperdiarisation (lifelogging), de celles sur la mémoire médiée par les technologies (Van Dijck, 2007; Garde-Hansen, 2011; Erll, 2011; Winter, 2012) ainsi que celles sur le transhumanisme (Goffette, 2013; Lafontaine, 2014a, 2014b; Hottois, 2014; Goffi, 2015, Le Dévédec, 2015; Ganascia, 2017; Hottois & Goffi, 2017), et ce, en s’appuyant sur les fondements de l’approche sémiotique, que j’alimente depuis plusieurs années. Mon projet s’inspire également de la sociologie des usages. En effet, dans ce projet, la perspective épistémologique de la sémiotique peircienne et culturelle (Peirce, 1977; Lotman, 1999; Posner, 2004), à partir de laquelle je mène mes travaux sur la mémoire, sur les technologies d’hyperdiarisation et sur le transhumanisme (cf. point 2.5), bénéficie des apports de la sociologie des usages (Jouët, 2000; Denouël et Granjon, 2011; Coutant, 2015; Proulx, 2015a), notamment en ce qui concerne les concepts et les questionnements épistémologiques qu’elle soulève ; les notions d’usage et d’usager sont rattachées à des problématiques importantes, en particulier à des questionnements sur l’appropriation, l’émancipation, l’aliénation de ou par la technique. L’arrivée de nouvelles technologies numériques forme un terrain fécond pour la reconduction de ce type d’études, même si l’approche de la sociologie des usages fait l’objet de critiques justifiées (Jouët, 2000, 2019; Jauréguiberry et Proulx, 2011; Vidal, 2012; Proulx, 2015). En complément de la sémiotique, cette approche permet de mieux cerner comment les individus et les groupes s’approprient les technologies et le sens qu’ils donnent à leurs pratiques. Elle offre l’assise pour dresser des typologies d’usages et pour identifier des figures d’usagers, analyser les représentations des participants, les interprétations situées, les rapports sociaux médiés, et étudier les écarts entre usages prescrits et usages effectifs. Il est néanmoins nécessaire sur un plan épistémologique de réfléchir à la manière dont se combine le fait que, d’une part, les usagers sont contraints par les dispositifs techniques et le système actuel (sociotechnique, économique et politique) et que, d’autre part, les usagers innovent et s’encapacitent par le biais de leurs pratiques (Proulx, 2015; 2020). Par ailleurs, parmi les études sur l’hyperdiarisation, l’un des enjeux théoriques réside dans le fait que la pratique ne trouve pas de définition commune ou, tout au moins, comme toute « nouvelle » pratique, elle est enveloppée d’un certain vague définitionnel. Par exemple, dans un ouvrage important qu’il dirige sur le sujet, le sociologue Stefan Selke (2016) propose de laisser le choix à ses collaborateurs de définir ce qu’est le lifelogging. Selon les contributions, celui-ci est alors synonyme de « digital self-tracking », de « soi quantifié » (quantified self) ou encore du simple fait de laisser des traces numériques. L’hyperdiarisation est souvent confondue avec le « soi quantifié ». Or si le « soi quantifié » est orienté vers l’accumulation de chiffres et de statistiques sur soi, l’hyperdiarisation n’est aucunement réductible aux données chiffrées et fait une grande place à la dimension qualitative, en particulier aux photographies et aux vidéos tenant lieu de souvenirs. Cette confusion tient peut-être au fait que deux grandes formes d’hyperdiarisation coexistent dans la pratique : d’un côté, une approche visuelle (vision based), couramment appelée « visual lifelogging », et, de l’autre, une approche fondée sur les capteurs en tous genres (sensor based) (Ksibi et al., 2021) : sans s’exclure l’une l’autre, la première approche mobilise particulièrement les caméras portées en collier ou épinglées sur les vêtements pour archiver une « réplique » audiovisuelle de la vue des individus, tandis que la seconde approche fait appel aux appareils apposés sur le corps (par ex. montres connectées, e-textiles,), proches du corps (smartphone-based lifelogging) (Ali et al., 2022) ou directement intégrées au corps dans un but extramédical (par ex. des puces). En regard des études sur le lifelogging, mon projet de recherche part du postulat suivant lequel l’hyperdiarisation se reconnaît à certains critères distinctifs. Il m’apparaît qu’un état de la question présente des résultats assez clairs sur ce que recouvre l’hyperdiarisation. Il s’agit : d’une traduction des activités quotidiennes, des interactions et plus largement de la vie ordinaire de tous les jours en données numériques (Bum et al., 2021; Caprani et al., 2014; Silva et al., 2018) ; selon un point de vue subjectif (first person point of view) (Aksasse et al. 2020; Ferdous et al., 2017) ; sous la forme de données multimodales, non seulement chiffrées mais aussi qualitatives (images vidéo, photos, textes écrits, etc.) (El Ansaoui, 2020; Harvey et al., 2016) ; opérée de façon automatique et passive(Doherty et al., 2011; Burkell, 2016; Aiordachioae et al., 2020; Seamton et al., 2021) ; en temps réel ou en continu (Poli et al. 2020; Bolanos, 2017), et ce, pour une longue durée, en principe tout au long de la vie (Dobbins et al., 2018; Aksasse et al., 2020; Climent-Pérez et al., 2020) ; avec des technologies pervasives (wearable, mobile, capteurs, caméras) ou, dans certains cas, ambiantes ; dont l’objectif est d’atteindre un grand niveau de détails, suivant un idéal de totalité (Caprani et al., 2014; Qi et al., 2017; Dobbins et al., 2018; Leibetseder & Schoeffmann, 2020), afin de constituer une extension de la mémoire autobiographique ou visuelle ou une aide mnésique (Bell & Gemmell, 2009, Chen et Jones, 2010; Kalnikaite et al., 2010; Whittaker et al., 2012; Rawassizadeh et al., 2013, Lupton, 2016; Heersmink, 2020; Smeaton 2021) ou encore de répondre à d’autres visées selon une variété de scénarios théoriques d’usages (connaissance de soi, suivi de santé, recherche de preuves, partages avec les proches, surveillance, visualisation diverses de données dans le futur, etc.). Par conséquent, et s’en appuyant sur cette définition, mon projet de recherche s’inscrit dans le prolongement des études sur l’hyperdiarisation et s’en inspire, en particulier sur le plan critique : un certain nombre de travaux pointent les enjeux et les risques auxquels les hyperdiaristes peuvent être potentiellement confrontés (Allen, 2008; Daskala, 2011; Jacquemard et al., 2014; Burkell, 2016).
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