Ce projet financé par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC, 2021-2024) s’intéresse aux technologies « émergentes » en Occident spécialisées dans la production de souvenirs et la « gestion » de la mémoire personnelle du quotidien. Il se penche sur les nouvelles formes de médiation de la mémoire mobilisant différentes techniques numériques récentes, à savoir l’intelligence artificielle, la réalité « augmentée », la réalité virtuelle, les médias socionumériques et les objets connectés (internet des objets).
Description savante
Institutionnalisé au tournant des années 1990, le champ des études sur la mémoire (memory studies) s’est emparé somme toute assez récemment de la question des dimensions matérielle et technique de la mémoire (Garde-Hansen, 2011, 28). Si l’histoire de la mémoire est intrinsèquement liée à l’histoire des techniques et a fait l’objet de différentes réflexions qui remontent aux écrits les plus anciens, on note en effet un engouement particulier dans la première décennie du XXIe siècle pour la « mémoire médiée » (Van Dijck, 2007) ou l’étude des rapports entre mémoire, médias et techniques. L’arrivée de l’informatique et l’évolution rapide de l’environnement technologique n’y sont bien entendu pas étrangères ; les technologies numériques concourent à transformer notre rapport à la mémoire, à la production et à la circulation mnémoniques (Van Dijck, 2007, Garde-Hansen, 2011 ; Erll, 2011). Dans ce champ marqué par une forte interdisciplinarité, un premier sous-ensemble de travaux se penche sur la médiation de la mémoire collective. Un second sous-ensemble, moins abondant cependant, travaille sur la médiation des souvenirs et de la mémoire personnelle. C’est dans ce dernier sous-ensemble que s’inscrit le projet Technomnésis, dans le prolongement de mes travaux sur la matérialité de la mémoire (Caccamo, 2017a ; 2017b). Il ne s’agit plus d’établir les rapports initiaux entre mémoire personnelle et médias numériques, à l’exemple des premiers journaux intimes en ligne (Cauquelin, 2003) ou des débuts du lifelogging (Allen, 2008 ; Selke, 2016), ni de travailler sur la manière dont certaines technologies numériques sont employées dans les pratiques mémorielles, comme les téléphones mobiles et les caméras vidéo utilisés dans la médiation des souvenirs. Ce projet s’intéresse aux technologies « émergentes » en Occident spécialisées dans la production de souvenirs et la « gestion » de la mémoire personnelle du quotidien. Il se penche sur les nouvelles formes de médiation de la mémoire mobilisant différentes techniques numériques récentes, à savoir l’intelligence artificielle, la réalité « augmentée », la réalité virtuelle, les médias socionumériques et les objets connectés (internet des objets). À l’heure actuelle, il existe en effet de nombreuses formes de médiation de la mémoire mises en marché par des jeunes entreprises : ces dernières années ont, par exemple, vu apparaître des projets de « deep diaries », c’est-à-dire des « journaux intimes » composés par des intelligences artificielles à partir de données reliées à des individus (Fan et al., 2018), de « souvenirs » automatiquement constitués par les médias socionumériques (par ex. : Facebook 3D Memories), des photographies en réalité augmentée (par ex. : Memoirs, Lifeprint, Memories), des souvenirs de famille reconstitués en réalité virtuelle ou en hologramme (par ex. : 8i, Owlii), des objets connectés disposés dans l’environnement et destinés à enregistrer des souvenirs (par ex. : Babeyes).
Tchnomnésis est d’abord un projet d’archivage et de catégorisation technique que l’on peut comprendre comme un premier apport majeur de ressources documentaires, en particulier pour l’histoire des techniques et des médias, ainsi que pour les études sur la mémoire. Ce travail offre un premier portrait d’un domaine en émergence qu’il s’agira de délimiter. Le projet vise également à rendre compte de manière inédite de l’évolution et des enjeux de la numérisation de la mémoire au XXIe siècle, des nouvelles formes de médiation de la mémoire et de la manière dont les pratiques mémorielles sont informées par un secteur technologique émergent. L’enquête porte sur la manière dont les sociétés occidentales, par le biais des nouvelles technologies et des imaginaires qui les accompagnent, conçoivent la mémoire personnelle, son archivage et sa transmission.
Problématique et objectifs
Le projet consiste à mieux saisir l’objet à l’étude dans une réflexion plus large sur la matérialité et la technicité des pratiques mémorielles individuelles dans un contexte où la mémoire et les souvenirs font l’objet d’une marchandisation sans précédent. En regard des formes de numérisation antérieures de la mémoire, à l’exemple des premiers blogues tenant lieu de journaux intimes, l’un des enjeux de ce projet est de montrer comment le répertoire de technologies constitué forme un nouvel ensemble technique relevant d’un autre paradigme technologique. Il est question : 1) d’évaluer de quelles manières les technologies émergentes du corpus à l’étude prolongent ou non des trajectoires techniques connues, reprennent des formes de médiation de la mémoire plus anciennes ; 2) de comprendre de quelles manières elles renouvellent les enjeux et les problématiques en lien avec la médiation technique de la mémoire, en regard du contexte socioculturel (technique, social, éthique, politique et économique) et des imaginaires technoculturels associés.
Les technologies sont ici conçues comme des objets sémiotiques, culturels et communicationnels inscrits dans un système social qu’ils contribuent à coconstruire. Ces objets techniques sont aussi inscrits à l’intérieur de cadres interprétatifs que les agents sociaux mobilisent dans leurs interactions avec lesdits médias. Dans cette perspective, une technologie peut être considérée d’un point de vue pragmatique comme un système de signes. Elle s’accompagne de différents types de discours, de représentations sociales, de régimes rhétoriques qui traduisent certains imaginaires sociotechniques, certaines visions du monde, et elle possède en ce sens une dimension performative.
Il s’agit alors :
A) d’analyser les catégories technologiques (types) et leurs occurrences (tokens) afin de mettre en évidence des paramètres techniques centraux et reconnaissables, les régimes sémiotiques et communicationnels qu’elles mobilisent, les savoirs et savoir-faire requis, les logiques, les normes et les usages prescrits. L’étude se penche ainsi sur le design des médias en tant qu’objets sémiotiques, en incluant les langages et les rhétoriques (en particulier le langage humain-machine, les rhétoriques procédurales et processuelles), les modalités de représentation (visuelle, verbale, auditive, etc.) et d’expression (scripturale, photographique, filmique, etc.) qu’elles mobilisent. L’attention est portée sur la manière dont ces nouvelles technologies de médiation des souvenirs se présentent formellement (leurs interfaces) et ce qu’elles prescrivent comme pratiques (dimension performative de la technique) au sein d’un contexte socioculturel situé.
B) en complément essentiel au point A, il est question de faire le lien avec les formes médiatiques anciennes dont les technologies s’inspirent (ou semblent s’inspirer), remobilisent des paramètres, des problématiques et des conventions. L’on peut ainsi évaluer, dans une perspective non linéaire et non progressiste de l’histoire des techniques, s’il y a continuité, bifurcation ou changement paradigmatique et si l’on peut effectivement identifier au sein du corpus à l’étude un nouvel ensemble technoculturel singulier. Le développement technique est ici conçu comme un « foisonnement » (Flichy, 2003), comme une multiplication de différentes trajectoires (Gras, 2003 et 2013) dont le développement et l’institutionnalisation répondent à des logiques sociales, économiques et politiques, ou plus largement à des contingences historiques, et non à une logique intrinsèque d’efficacité et de progrès technique. En ce sens, ce projet part du principe que le « progrès » est une construction sociohistorique non essentialiste (Jarrige, 2014). La technique n’y est pas conçue dans une perspective déterministe, mais comme possédant une dimension pragmatique (Proulx, 2012) pouvant orienter les pratiques.
C) plus largement, il s’agit enfin d’étudier les cadres interprétatifs régissant les rapports de signification et d’interprétation à l’égard d’une activité technique, ce que Flichy a appelé les « cadres de référence sociotechnique ». S’inspirant des « cadres de l’expérience » d’Erving Goffman (1991), Flichy définit le(s) cadre(s) sociotechnique(s) comme un processus qui est en partie le fruit d’une série d’imaginaires techniques mobilisés par les différents acteurs que sont les concepteurs, les intermédiaires et les usagers (Flichy 2003, p. 179). La fiction et la science-fiction, le discours des inventeurs et leurs « mises en scène », le discours publicitaire, les discours de presse constituent autant de ressources participant à l’élaboration d’un cadre de référence sociotechnique (ibid.). Interroger les discours et les représentations que les technologies véhiculent et les imaginaires sociotechniques constitutifs desdits cadres interprétatifs forme une étape du projet.
Des technologies comme Babeyes, par exemple, sont particulièrement marquées par des discours enthousiastes à l’égard du numérique.
Ceux-là s’accompagnent le plus souvent d’un défaut de problématisation à l’égard de la mémoire, mais aussi à l’égard du social qu’ils contribuent à transformer. Les technologies mnésiques ne sont pas que des supports et intermédiaires intimes de mémoire, elles soulèvent par exemple des enjeux concernant les formes du récit de soi, les formes de subjectivités, l’identité, la postérité, la mort, les formes de socialité, de même que la surveillance et l’exploitation marchande des données personnelles. Une réflexion sur le contexte économique au sein duquel ces objets technologiques voient le jour est en ce sens indispensable : le contexte de croissance, le marché des données personnelles et le capitalisme de surveillance (Zuboff, 2019) viennent informer les logiques techniques et imposer une certaine manière de concevoir la mémoire, de « produire » de données mémorielles et des souvenirs, voire participent à renouveler la façon de créer des souvenirs « industrialisés » (des souvenirs conformes en série).
En résumé l’objectif principal de ce projet consiste à mieux délimiter et décrire un ensemble technique et médiatique – les technologies mnésiques « émergentes » – afin d’en évaluer les spécificités et les enjeux de médiation technique dans un contexte de marchandisation de la mémoire et des souvenirs. Il s’agira de se demander comment certains imaginaires sociaux, en particulier l’imaginaire économique et marchand, sont traduits dans ces différents médias de mémoire et infléchissent les pratiques mnésiques et les interactions possibles des individus avec les technologies à l’étude. Quels cadres de référence sociotechnique coexistent? Comment participent-ils aux processus de signification et d’interprétation à l’égard des médias de mémoire et des contenus mnésiques? Comment infléchissent-ils les manières de « produire » de la mémoire, des récits de soi, mais aussi la circulation et la transmission mnémoniques? Quelles conceptions du souvenir et de la mémoire ces technologies cristallisent-elles?
En somme, trois sous-objectifs interreliés en découlent :
Sous-objectif n° 1 : classer, décrire et analyser les technologies en tant que dispositifs de communication, notamment les paramètres sémiotiques, langagiers et rhétoriques mobilisés, les utilisateurs·trices modèles imaginé·e·s ou projeté·e·s (cf. Akrich, 1987), les formes de productions mnésiques (récits, formes narratives) prescrites par les différentes catégories technologiques. Par exemple, Babeyes incite les parents à produire des images audioviduelles dont l’esthétique rappelle celle des caméras de surveillance.
Sous-objectif n° 2 : saisir les imaginaires sociotechniques et culturels au cœur du déploiement de cette nouvelle marchandisation de la mémoire, c’est-à-dire les imaginaires qui encadrent et infléchissent les interactions, les pratiques et les usages nouveaux de la médiation numérique de la mémoire au XXIe siècle.
Sous-objectif n° 3 : poursuivre les recherches dans le champ des études sur la mémoire et la sémiotique de la mémoire, que je contribue à nourrir (Caccamo, 2017a ; 2017b), en travaillant sur la manière dont les technologies de la mémoire émergentes renouvellent la problématisation de la médiation mnésique en regard des techniques plus anciennes et des imaginaires sociotechniques et culturels qui les accompagnent.
Cadre théorique et méthodologique
Cette enquête en communication possède une forte dimension interdisciplinaire. Elle est menée au prisme d’un cadre théorique riche et original que j’ai construit et éprouvé au cours des dernières années. Ce projet combine : 1) une approche théorique fondamentale qui constitue le socle épistémologique de ma recherche : les études sémiotiques en communication ; 2) une approche théorique complémentaire : les études intermédiales ; et 3) deux champs de recherches complémentaires : les études sur la mémoire et les perspectives critiques sur le développement technologique.
Mon projet est fondamentalement ancré dans les études sémiotiques en communication (étude des signes, de la signification et de l’interprétation, des langages et des rhétoriques). Je fais appel à la sémiotique peircienne (Peirce, 1977), à la sémiotique des médias et, plus largement, à la sémiotique de la culture (Lotman, 1999 ; Posner, 2004). L’approche sémiotique conçoit les objets culturels, y compris les médias et les techniques, comme des systèmes de signes dynamiques, ou comme des processus et des agencements sémio-rhétoriques. Mon projet mobilise plus particulièrement les outils de la sémiotique visuelle (Eco, 1972 ; Groupe µ, 1992 ; Jappy, 2013), de la rhétorique verbale et des études en argumentation (Perelman, 1997 ; Eemeren & Grootendorst, 2003 ; Breton, 2006 ; Bonhomme, 2014 ; Plantin, 2016), de la sémiotique des interfaces numériques et du webdesign (Pignier, 2009 ; Georges, 2009), de la rhétorique humain-machine procédurale et processuelle (Bogost, 2010). De ce point de vue, de même que les discours verbaux ont un potentiel de persuasion grâce à différents stratagèmes, les technologies, par le biais de leur langage humain-machine, possèdent une dimension persuasive visant à faire agir les usagers et à modifier les comportement, la pensée voire les dispositions morales.
Ce projet mobilise en sus les études intermédiales (Müller 2000 et 2007 ; Gaudreault & Marion 2000 ; 2006, Méchoulan, 2010 ; Besson, 2014 ; Caccamo, 2018). L’approche intermédiale est complémentaire à la sémiotique. Elle fournit une manière d’approcher l’histoire des médias et permet de mieux saisir les problématiques de signification et d’interprétation à l’égard des formes médiatiques. Bien qu’il n’y ait pas consensus sur la définition de ce concept, un média peut être considéré comme un ensemble de signes qui forme un « réseau de convergence » ayant pour effet de croiser différents paramètres de médias connus, tout en faisant émerger un tout supérieur à la somme des parties qui l’informent. Par ailleurs, un média comporte en lui des paramètres et des agencements sémiotiques qui ne lui sont pas exclusifs et qui concourent à encadrer nos habitudes interactionnelles. Du point de vue de l’approche intermédiale, qui s’inspire du concept d’intertextualité, un média est considéré comme le fruit de relations ou d’interactions qui informent le sens donné aux objets (l’inter-médialité). Bolter et Grusin (2000) parlent de « remédiation » (remediation) pour désigner une logique suivant laquelle les nouveaux médias sont l’expression d’une réforme, d’une réappropriation de formes médiatiques antérieures. Cette approche théorique me permettra en outre de questionner la stabilité et l’identité des médias à l’étude, car elle offre des outils pour analyser les phénomènes d’apparition et d’institutionnalisation d’un média dans une société (par ex. comment un nouveau média « naît » et conquiert un statut important au sein d’une société).
Enfin, mon projet mobilise deux grands champs de recherche : il puise dans les concepts du champ des études sur la mémoire et convoque, en ce sens, le corpus théorique afférent (notamment Halbwachs, 1997 ; Todorov, 2004 ; Ricœur, 1990 et 2000, Van Dijck 2007 et 2013 ; Garde-Hansen, 2011 ; Winter, 2012 ; Erll, 2011). Il mobilise de surcroît des concepts issus des perspectives critiques en lien avec le développement technologique, à savoir, et sans s’y restreindre, les Surveillance studies (Lyon, 2007), les Critical data studies (Boyd & Crawford, 2012 ; Kitchin, 2014), les théories des industries culturelles, la technocritique (Illich, 1973, Castoriadis, 1975 ; Ellul, 1988), la socio-anthropologie des techniques (Akrich, 1987 ; Gras, 2003 ; Lafontaine, 2004) et l’histoire des techniques (Jarrige, 2014), courants au sein desquels les imaginaires sociohistoriques tiennent une place de premier choix.
D’un point de vue méthodologique, l’approche sémiotique permet de rendre compte des langages et des rhétoriques mobilisées par les technologies elles-mêmes, aussi bien que des imaginaires discursifs et des récits qui les entourent (paratextes). L’approche intermédiale est pertinente pour analyser l’état du développement d’une catégorie médiatique et questionner le caractère « émergent » et « inédit » des technologies de mon corpus. Les études sur la mémoire éclairent les problématiques en lien avec la matérialité et la médiation de la mémoire et les perspectives critiques sur le développement technique permettent de mieux situer les technologies en regard des imaginaires sociotechniques contemporains. C’est au moyen de ces approches et de ces champs combinés et des outils analytiques qui leur sont propres que je répondrai à l’objectif principal et aux sous-objectifs fixés.
Bibliographie
AKRICH, Madeleine (1987). « Comment décrire les objets techniques ? », Techniques et Culture, n° 9, p. 49-64.
ALLEN, Lilli (2008). « Dredging up the Past: Lifelogging, Memory, and Surveillance », University of Chicago Law Review, vol. 75, p. 47-74.
BESSON, Rémi (2014). « Prolégomènes pour une définition de l’intermédialité à l’époque contemporaine ». En ligne, <https://hal-univ-tlse2.archives-ouvertes.fr/hal-01012325v2/document>.
BOGOST, Ian (2010). Persuasive Game: The Expressive Power of Videogames, Cambridge, The MIT Press.
BOLTER, Jay David & Richard GRUSIN (2000). Remediation. Understanding New Media, Cambridge, The MIT Press.
BONHOMME, Marc (2014). Pragmatique des figures du discours, Paris, Champion.
BOYD, Dana & Kate CRAWFORD (2012). « Critical questions for big data: Provocations for a cultural, technological, and scholarly phenomenon », Information, Communication & Society, vol. 15, n° 5, p. 662-679.
BRETON, Philippe (2006). L’argumentation dans la communication, Paris, La Découverte.
CACCAMO, Emmanuelle (2017a). Imaginer les technologies de mémoire totale avec la science-fiction audiovisuelle occidentale (1990- 2016). Étude sémiotique, intermédiale et technocritique des représentations de la mémoire personnelle, Thèse de doctorat, Montréal, Université du Québec à Montréal.
CACCAMO, Emmanuelle (2017b). « La sémiosphère de la mémoire individuelle : un modèle sémiotique et intermédial », Cygne noir, n° 5, en ligne : <http://www.revuecygnenoir.org/numero/article/caccamo-semiosphere-memoire-individuelle>.
CACCAMO, Emmanuelle (2018). « Intermédialité des objets de science-fiction. À propos de quelques appareils de “mémoire totale” », dans Philippe Cordez, Romana Kaske, Susanne Thürigen & Julia Saviello (dir.), Object Fantasies. Experience & Creation, Munich, De Gruyter, p. 173-186.
CASTORIADIS, Cornélius (1975). L’institution imaginaire de la société, Paris, Éditions du Seuil.
CAUQUELIN, Anne (2003). L’exposition de soi : du journal intime aux webcams, Paris, Eshel.
DODGE, Martin & Rob KITCHIN (2007). « Outlines of a world coming into existence: Pervasive computing and the ethics of forgetting », Environment and Planning B Planning and Design, vol. 34, n° 3, p. 431-445.
ECO, Umberto (1972). La structure absente, trad. de l’italien par U. Esposito-Torrigiani, Paris, Mercure de France.
EEMEREN, Frans H. & Rob GROOTENDORST (2003). A Systematic Theory of Argumentation: The Pragma-Dialectical Approach, Cambridge, Cambridge University Press.
ELLUL, Jacques (1988). Le bluff technologique, Paris, Hachette.
ERLL, Astrid (2011). Memory in Culture, trad. de l’allemand par S. B. Young, New York, Palgrave Macmillan.
FAN, Chenyou, Zehua ZHANG, David J. CRANDALL (2008). « Deepdiary: Lifelogging image captioning and summarization », Journal of Visual Communication and Image Representation, n° 55, p. 40-55.
FLICHY, Patrice (2003). L’innovation technique. Récents développements en sciences sociales. Vers une nouvelle théorie de l’innovation, Paris, La Découverte.
GARDE-HANSEN, Joanne, Andrew HOSKINS & Anna READING (2009). Save as…Digital Memories, New York, Palgrave Macmillan.
GARDE-HANSEN, Johanne (2011). Media and Memory, Édimbourg, Edinburgh University Press.
GAUDREAULT, André & Philippe MARION (2000). « Un média naît toujours deux fois… », Sociétés & Représentations, n° 9, p. 21-36.
GAUDREAULT, André & Philippe MARION (2006). « Cinéma et généalogie des médias », Médiamorphoses, n° 16, p. 24-30.
GEORGES, Fanny (2009). « Représentation de soi et identité numérique. Une approche sémiotique et quantitative de l’emprise culturelle du web 2.0 », Réseaux, n° 154, p. 165-193.
GOFFMAN, Erving (1991). Les Cadres de l’expérience, traduit de l’anglais par I. Joseph, M. Dartevelle & P. Joseph, Paris, Éditions de Minuit.
GRAS, Alain (2003). Fragilité de la puissance : se libérer de l’emprise technologique, Paris, Fayard.
GRAS, Alain (2013). Les imaginaires de 1’innovation technique. Regard anthropologique sur le passé dans la perspective d’un avenir incertain, Paris, Éditions Manucius.
GROUPE µ (1992). Traité du signe visuel, Paris, Éditions du Seuil.
HALBWACHS, Maurice (1997). La mémoire collective, Paris, Albin Michel.
ILLICH, Ivan (1973). La convivialité, Paris, Éditions du Seuil.
JAKOBSON, Roman (2003). Les Fondations du langage. Essais de linguistique générale I, trad. de l’anglais et préfacé par N. Ruwet, Paris, Éditions de Minuit.
JAPPY, Tony (2013). Introduction to Peircean Visual Semiotics, Londres, Bloomsbury.
JARRIGE, François (2014). Technocritiques, Du refus des machines à la contestation des technosciences, Paris, La Découverte.
KITCHIN, Rob (2014). « Big Data, new epistemologies and paradigm shifts », Big Data & Society, vol. 1, n° 1, p. 1-12.
LAFONTAINE, Céline (2004). L’empire cybernétique. Des machines à penser à la pensée machine, Paris, Éditions du Seuil.
LOTMAN, Youri (1999). La sémiosphère, trad. du russe par A. Ledenko, Limoges, Presses universitaires de Limoges.
LYON David (2007). Surveillance Studies. An overview, Cambridge, Polity Press.
MÉCHOULAN, Éric (2010). « Intermédialité : ressemblances de famille », Intermédialités: Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques, n° 16, p. 233-259.
MICHAUD, Thomas (2011). La stratégie comme discours. La science-fiction dans les centres de recherche et développement, Paris, L’Harmattan.
MÜLLER, Jürgen E. (2000). « L’intermédialité, une nouvelle approche interdisciplinaire : perspectives théoriques et pratiques à l’exemple de la vision de la télévision », Cinémas : revue d’études cinématographiques, vol. 10, n° 2-3, p. 105-134.
MÜLLER, Jürgen E. (2006). « Vers l’intermédialité : histoires, positions et options d’un axe de pertinence », Mediamophoses, n° 16, p. 99-110.
MÜLLER, Jürgen E. (2007). « Séries culturelles audiovisuelles – ou premiers pas intermédiatiques dans les nuages de l’archéologie des médias », dans Marion Froger & Jürgen E. Müller (dir.), Intermédialité et socialité. Histoire et géographie d’un concept, Münster, Nodus, p. 93-110.
PEIRCE, Charles S. (1977). Écrits sur le signe, trad. de l’anglais par G. Deledalle, Paris, Éditions du Seuil.
PERELMAN, Chaïm (1997). L’empire rhétorique. Rhétorique et argumentation, Paris, Vrin.
PIGNIER, Nicole (2009). « Sémiotique du webdesign : quand la pratique appelle une sémiotique ouverte », Communication & langages, vol. 1, n ° 159, p. 91-110.
PLANTIN, Christian (2016). Dictionnaire de l’argumentation, Lyon, ENS Éditions.
POSNER, Roland (2004). « Basic Tasks of Cultural Semiotics », dans G. Withalm & J. Wallmannsberger (dir.), Signs of Power – Power of Signs, Vienne, INST, p. 56-89, en ligne : <http://faculty.georgetown.edu/ irvinem/theory/Posner-basictasksofculturalsemiotics.pdf>.
PROULX, Serge (2012). « La sociologie de la communication au prisme des études sur la science et la technologie », dans S. Proulx & A. Klein (dir.), Connexions. Communication numérique et lien social, Namur, Presses universitaires de Namur, p. 17-37.
RETTBERG, Jill Walker (2014). Seeing Ourselves Through Technology. How We Use Selfies, Blogs and Wearable Devices to See and Shape Ourselves, Basingstoke, Palgrave Macmillan.
RICŒUR, Paul (1990). Soi-même comme un autre, Paris, Éditions du Seuil.
RICŒUR, Paul (2000). La mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris, Éditions du Seuil.
ROUVROY, Antoinette (2008). « Réinventer l’art d’oublier et de se faire oublier dans la société de l’information? », version augmentée du chapitre paru, sous le même titre, dans Stéphanie Lacour (dir.), La sécurité de l’individu numérisé. Réflexions prospectives et internationales, Paris, L’Harmattan, p. 249-278, en ligne, <http://works.bepress.com/antoinette_rouvroy/5>.
ROUVROY, Antoinette & Thomas BERNS (2013). « Gouvernementalité algorithmique et perspectives d’émancipation. Le disparate comme condition d’individuation par la relation ? », Réseaux, n° 177, p. 163-196.
SELKE, Stefan (dir.) (2016). Digital self-tracking and Lifelogging – between disruptive technology and cultural transformation, Wiesbaden, Springer.
SIMONET-TENANT, Françoise (2004). Le Journal Intime. Genre littéraire et écriture ordinaire, Paris, Tétraèdre.
TODOROV, Tzvetan (2004). Les abus de la mémoire, Paris, Arléa.
van DIJCK, José (2007). Mediated Memories in the Digital Age, Stanford, Stanford University Press.
van DIJCK, José (2013). The Culture of Connectivity: A Critical History of Social Media, New York, Oxford University Press.
WINTER, Alison (2012). Memory. Fragments of a Modern History, Chicago, University of Chicago Press.
ZUBOFF, Shoshana (2019). The Age of Surveillance Capitalism: The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power, New York, Public Affairs.
