Cet article s’intéresse au projet technologique Eternime (2014-2020), qui se proposait de simuler les morts par le biais d’agents conversationnels « intelligents ». À partir des approches combinées de la sémiotique, de l’intermédialité et de l’archéologie des médias, ce texte considère l’objet à l’étude comme un « média imaginaire ». Eternime n’a pas d’existence en dehors du laboratoire de son inventeur et se présente publiquement par le biais d’un ensemble de discours verbaux et visuels. Partant de cette prémisse, notre démarche s’articule en deux temps. En premier lieu, les thèmes rhétoriques mobilisés par le projet sont identifiés (point de vue synchronique). Dans un second temps, l’article formule des pistes heuristiques concernant les séries technoculturelles ou les trajectoires techniques dans lesquelles Eternime s’insère (point de vue diachronique). Ce travail poursuit ainsi deux objectifs en particulier : situer Eternime dans la sphère technomédiatique et problématiser la part d’inédit d’un tel projet.